Le Ministère de la Justice vient de publier une étude relative aux statistiques sur la profession d’avocat au 1er janvier 2019.
La profession est en pleine mutation.
Trois éléments retiennent plus particulièrement mon attention:
Le premier a trait aux mentions de spécialisation. Les avocats se ruent majoritairement vers 3 ou 4 mentions alors que la nomenclature mise en place par la Chancellerie en 2011 en répertorie 26. Il faudra donc être malin et se démarquer de plus en plus.
Le deuxième concerne les structures d’exercice. On observe une explosion des SELARL ( l’équivalent des SARL), une stagnation du nombre de SCP et surtout un manque criant d’engouement pour les sociétés interprofessionnelles. Ici encore, il faudra savoir s’adapter et tenir compte de certains particularismes que d’aucuns voudraient voir sacrifier sur l’autel de la grande profession du droit, pour tirer les conséquences qui s’imposent.
Enfin, et surtout, le nombre d’avocats a littéralement explosé en 10 ans. L’absence de tout numerus clausus n’explique pas tout. Le niveau général baisse et l’accès à la profession est devenu un large « open bar ». Il suffit de se pencher sur les lettres de motivation adressées par des étudiants en dernière année de licence, en master 1 ou 2 ou même, parfois, de parcourir les actes, les écritures judiciaires ou de simples correspondances rédigés par certains jeunes confrères, pour réaliser que l’avocat de cette première moitié du 21eme siècle n’arrive pas à la cheville de son confrère d’après-guerre.